La cĂ©tolyse est lâunique source dâAcĂ©tyl CoA mitochondrial des cellules tumorales, lâinhibition de lâenzyme Succinyl CoA-acĂ©toacĂ©tyl-CoA transfĂ©rase, devrait les rendre vulnĂ©rables.Â
Maurice Israël
2 av. Aristide Briand 91440 Bures sur Yvette et CNRS 91190 Gif surYvette, France.
Résumé
 Les Cellules tumorales ont un mĂ©tabolisme hybride anabolic/catabolic: certaines enzymes sont phosphorylĂ©es comme si des hormones cataboliques ( glucagon epinĂ©phrine) avaient activĂ© des rĂ©cepteurs couplĂ©s Ă des protĂ©ines Gs, tandis que dâautres enzymes sont dans une configuration anabolique, induite par des rĂ©cepteurs de type tyrosine kinase stimulĂ©s par lâinsuline. Les cellules tumorales seront par consĂ©quent contraintes de cĂąbler autrement leur mĂ©tabolisme. Ceci leur confĂšre un avantage sur des cellules diffĂ©rentiĂ©es, qui rĂ©pondent prĂ©fĂ©rentiellement aux signaux cataboliques et mobilisent leurs rĂ©serves, au profit des cellules tumorales. Le commutateur de sĂ©lection pancrĂ©atique entre anabolisme et catabolisme dĂ©pend du GABA, sa dĂ©faillance expliquerait la double libĂ©ration dâhormones cataboliques et anaboliques, ainsi quâune dĂ©sensibilisation progressive des rĂ©cepteurs de lâinsuline dans les cellules diffĂ©renciĂ©es. Par contre, des nouvelles cellules souches dont les rĂ©cepteurs Ă lâinsuline nâont pas Ă©tĂ© dĂ©sensibilisĂ©s, rĂ©pondront aux signaux anaboliques et cataboliques et cĂąbleront leurs voies mĂ©taboliques sur le mode tumoral. Puisque ces cellules mitotiques doivent obligatoirement synthĂ©tiser des acides gras, pour leurs nouvelles membranes, il y aura un blocage automatique de leur dĂ©gradation en acĂ©tyl CoA ; puisque la Pyruvate kinase M2 et la Pyruvate deshydrogĂ©nase des cellules tumorales sont inhibĂ©es, la source glycolytique dâacĂ©tyl coA est Ă©galement close. Les cellules tumorales doivent alors obligatoirement convertir des corps cĂ©toniques en acĂ©tyl CoA mitochondrial, inhiber cette cĂ©tolyse pourrait les dĂ©truire ou les contraindre Ă normaliser leur mĂ©tabolisme. Â
Introduction
   Dans des publications antĂ©rieures (1,2) le mĂ©tabolisme du cancer, ainsi que les signaux qui contrĂŽlent ce mĂ©tabolisme, ont Ă©tĂ© dĂ©crits pour mettre en Ă©vidence « le cĂąblage mĂ©tabolique » si particulier des cellules tumorales. SchĂ©matiquement, dans les cellules tumorales, certaines enzymes sont phosphorylĂ©es et inhibĂ©es, tel quâil est observĂ© lorsque des hormones cataboliques induisent une gluconĂ©ogenĂšse, tandis que dâautres enzymes, dĂ©-phosphorylĂ©es, semblent rĂ©pondre aux hormones anaboliques, induisant : une glycolyse, une synthĂšse de glycogĂšne avec inhibition de la lyse du glycogĂšne, et des synthĂšses protĂ©iques et lipidiques. Cette situation hybride des enzymes des cellules tumorales entraine un nouveau cĂąblage des voies mĂ©taboliques de ces cellules. Ceci leur confĂšre alors un avantage mĂ©tabolique, qui leur permet de piller les rĂ©serves des autres tissus de lâorganisme, devenus sĂ©lectivement sensibles aux hormones cataboliques et rĂ©sistants Ă lâinsuline (3,4). On sait que la sĂ©lection entre anabolisme et catabolisme est lâune des fonctions essentielles du pancrĂ©as endocrine. Il Ă©tait donc naturel dâincriminer cette fonction pour expliquer lâĂ©tat hybride observĂ© pour les enzymes des cellules tumorales, ainsi que la rĂ©ponse prĂ©fĂ©rentiellement catabolique de cellules diffĂ©rentiĂ©es devenues rĂ©sistantes Ă lâinsuline.
Normalement, les cellules bĂȘta du pancrĂ©as sĂ©crĂštent parallĂšlement Ă lâinsuline, un mĂ©diateur inhibiteur : lâacide gamma aminobutyrique (GABA) qui met au repos les cellules voisines du pancrĂ©as endocrine, les cellules alpha qui libĂšrent le glucagon et les cellules delta qui libĂšrent la somatostatine. Ainsi lorsque lâinsuline anabolisante est libĂ©rĂ©e, le glucagon et son action catabolique sont mis au repos par le GABA. Il a Ă©tĂ© rĂ©cemment suggĂ©rĂ© que câest lâaltĂ©ration de cette rĂ©gulation fondamentale du pancrĂ©as endocrine qui explique la configuration hybride des enzymes des cellules tumorales, dont certaines rĂ©pondent aux hormones cataboliques et dâautres aux hormones anaboliques. Câest cette situation qui conduit Ă un cĂąblage mĂ©tabolique spĂ©cifique des cellules tumorales (2). Alors que les cellules diffĂ©renciĂ©es de lâorganisme semblent rĂ©pondre prĂ©fĂ©rentiellement aux hormones cataboliques, qui mobilisent les rĂ©serves de lâorganisme au profit de la tumeur. Nous allons dans ce qui suit expliquer cette situation mĂ©tabolique qui pourrait ĂȘtre Ă lâorigine de lâĂ©tat cancĂ©reux.
Effets des hormones cataboliques et anaboliques
 On sait que la mobilisation des rĂ©serves tissulaires est une situation physiologique, associĂ©e Ă lâhypoglycĂ©mie ; dans ce cas, les hormones cataboliques, glucagon et norĂ©pinephrine, agissent sur des rĂ©cepteurs couplĂ©s aux protĂ©ines G, de type Gs, qui stimulent lâadĂ©nylate cyclase et la synthĂšse dâAMP cyclique. Celle-ci va ensuite stimuler des protĂ©ines kinases (PKA/Src), qui phosphorylent in fine des enzymes en aval. Le rĂ©sultat de ces phosphorylations est la production de glucose par lyse du glycogĂšne (glycogĂ©nolyse) et par synthĂšse de glucose (nĂ©oglucogenĂšse), tandis que dâautres enzymes activĂ©es par phosphorylation vont mobiliser les acides gras pour produire des corps cĂ©toniques. Lors du catabolisme les enzymes pyruvate kinase (PK) et pyruvate dĂ©shydrogĂ©nase (PDH) sont phosphorylĂ©es et inactives, ce qui ferme lâentrĂ©e du cycle de Krebs, et Ă©pargne lâoxaloacĂ©tate (OAA) Ă lâorigine de la voie de synthĂšse du glucose. Glucose et corps cĂ©toniques sont les nutriments indispensables au fonctionnement dâautres tissus comme les muscles ou le cerveau. On voit donc que la phosphorylation de PK et PDH indique bien lâaction catabolique, associĂ©e Ă la nĂ©oglucogĂ©nĂšse.Â
 A lâinverse, lorsque la nourriture est abondante, une augmentation de la glycĂ©mie provoque la libĂ©ration dâinsuline et dâautres hormones anabolisantes. Dans lâanabolisme, le mĂ©tabolisme glycolytique se remet en route, PK et PDH sont dĂ©phosphorylĂ©es via lâactivation de phosphatases et lâinhibition des protĂ©ines kinases de ces enzymes. On sait aussi que lâaugmentation dâun activateur de glycolyse : le fructose 2-6 bis phosphate, stimule une enzyme la phosphofructokinase dans la direction glycolytique, et ferme la nĂ©oglucogenĂšse. Lâaction de lâinsuline et dâautres hormones anabolisantes est transmise par des rĂ©cepteurs de type tyrosine kinase (Tyr kin R) qui vont activer deux voies de signalisation : les MAP kinases et PI3 kinase, celles-ci contrĂŽlent mitose et survie cellulaire. Cet Ă©tat anabolique est associĂ© Ă la synthĂšse des substances nĂ©cessaires au renouvellement des tissus, les cellules souches entrent en mitose. Lâactivation des rĂ©cepteurs de lâinsuline va aussi changer le mĂ©tabolisme en dĂ©phosphorylant une sĂ©rie dâenzymes ; comme la PK et la PDH, il y aura activation de phosphatases et inhibition des protĂ©ines kinases pour les diffĂ©rentes enzymes. Cet effet des rĂ©cepteurs (Tyr kin R) de lâinsuline, est transmis Ă une premiĂšre kinase (PKB), qui inhibe Ă ensuite les kinases des diffĂ©rentes enzymes, qui seront in fine, dĂ©phosphorylĂ©s. Le rĂ©sultat mĂ©tabolique est une augmentation de lâentrĂ©e du glucose (incorporation du transporteur de glucose Ă la membrane cellulaire) ce qui stimule la glycolyse. Il y aura aussi une activation des synthĂšses de glycogĂšne, de protĂ©ines, dâacides gras et lipides, nĂ©cessaires aux nouvelles cellules. Les deux Ă©tats opposĂ©s que nous avons schĂ©matisĂ©s sâexcluent mutuellement par le biais dâune rĂ©gulation fondamentale de pancrĂ©as endocrine, un commutateur de sĂ©lection dĂ©pendant du GABA. Dâautres substances (Zn 2+, choline) secrĂ©tĂ©s par la cellule bĂȘta parallĂšlement au GABA et Ă lâinsuline, sont Ă©galement impliquĂ©es dans cette rĂ©gulation.
Commutateur de sĂ©lection mĂ©tabolique contrĂŽlĂ© par le GABA Â
Le commutateur de sĂ©lection entre anabolisme ou catabolisme est situĂ© dans le pancrĂ©as endocrine. Lorsque les cellules bĂȘta libĂšrent lâinsuline anabolisante en rĂ©ponse Ă une glycĂ©mie Ă©levĂ©e, elles inhibent par une libĂ©ration parallĂšle de GABA, les cellules alpha libĂ©rant le glucagon et inhibent ainsi le catabolisme. Le GABA bloque Ă©galement les cellules delta qui habituellement libĂšrent la somatostatine. Ceci renforce lâaction de lâinsuline, puisque lâhormone de croissance et lâIGF (insuline like growth factor) ne sont plus inhibĂ©s par la somatostatine. Le GABA inhibe efficacement les cellules alpha et delta via des rĂ©cepteurs ionotropiques de type GABA A. Lâactivation de ces rĂ©cepteurs dĂ©clenche une entrĂ©e de Cl â qui hyper-polarise les cellules. Cette hyperpolarisation bloque lâinflux de Ca2+ ce qui inhibe la libĂ©ration de glucagon et de somatostatine.Â
Quelles seraient les consĂ©quences dâune dĂ©faillance de ce systĂšme dĂ©pendant du GABA ?
 Cela peut se produire si lâenzyme glutamate dĂ©carboxylase (GAD) synthĂ©tisant le GABA, est inhibĂ©e, ou sâil y a un dĂ©ficit de vitamine B6 le cofacteur GAD, (On sait aussi que des autoanticorps anti GAD peuvent provoquer un diabĂšte de type I en dĂ©truisant les cellules bĂȘta), des pesticides peuvent aussi bloquer la synthĂšse et le mĂ©tabolisme du GABA.Â
Une libĂ©ration de GABA dĂ©faillante, ferait que la cellule bĂȘta serait incapable dâinhiber la libĂ©ration du glucagon et le catabolisme, tandis que lâinsuline anabolisante serait libĂ©rĂ©e. Un message hybride catabolique / anabolique serait alors envoyĂ© aux tissus ; et en effet, les cellules tumorales ont une rĂ©ponse mixte. Ceci est illustrĂ© par le blocage de PK et PDH par phosphorylation comme dans une situation catabolique avec gluconĂ©ogenĂšse. Cependant, ceci est paradoxalement associĂ© Ă une glycolyse trĂšs active et a une forte condensation en citrate Ă lâentrĂ©e du cycle de Krebs. En outre les synthĂšses dans la cellule tumorale sont Ă©levĂ©es comme dans lâanabolisme. Pour surmonter le blocage de PK et PDH, les cellules tumorales doivent alors « rebrancher » autrement le systĂšme, elles devront utiliser pour la rĂ©action de condensation en citrate, lâacĂ©tyl CoA provenant de corps cĂ©toniques, formĂ©s dans le foie Ă partir des rĂ©serves lipidiques et dâacide gras, et de lâoxaloacĂ©tate (OAA) formĂ©e via la phosphoĂ©nolpyruvate carboxykinase ou la malate dĂ©shydrogĂ©nase. En aval de la rĂ©action de condensation entre lâOAA et lâacĂ©tyl CoA en citrate, un nouveau « stop » dans le cycle de Krebs favorise lâefflux du citrate mitochondrial vers le cytosol. Ce flux alimente la synthĂšse des acides gras, nĂ©cessaires pour constituer les membranes lipidiques des cellules mitotiques, via lâATP citrate lyase ; lâacĂ©tyl CoA carboxylase et fatty acid synthetase (FAS), enzyme de synthĂšse des acides gras (1-4).
 Les enzymes des cellules diffĂ©renciĂ©es, hĂ©patocytes ou adipocytes, nâadoptent pas cette configuration hybride catabolique / anabolique, comme si ces cellules Ă©taient relativement rĂ©sistantes Ă lâinsuline. Câest une situation qui rappelle le diabĂšte de type 2, associĂ© Ă une dĂ©sensibilisation des rĂ©cepteurs de lâinsuline, intĂ©riorisĂ©s par endocytose avant protĂ©olyse. Cette dĂ©sensibilisation intervient lorsque les cellules sont soumises de maniĂšre chronique Ă de lâinsuline. Pour Ă©viter cette dĂ©sensibilisation, les cellules bĂȘta qui ont libĂ©rĂ© lâinsuline doivent alors ĂȘtre capables dâarrĂȘter complĂ©tement sa libĂ©ration et mettre fin Ă son action. Dans ce cas, le GABA libĂ©rĂ© agit sur des autorĂ©cepteurs des cellules bĂȘta, des rĂ©cepteurs mĂ©tabotropiques de type GABA B, qui sont couplĂ©s Ă des protĂ©ines de type Gi (qui inhibent lâadĂ©nylate cyclase). Ceci fermera aprĂšs plusieurs Ă©tapes, le mĂ©canisme de libĂ©ration de lâinsuline (5). De plus, lâactivation des rĂ©cepteurs GABA B semble augmenter lâincorporation dans la membrane de canaux potassium (KATP) inhibĂ©s par lâATP. Lâaugmentation de la conductance membranaire au potassium (6) et de lâefflux de potassium qui sâen suit, hyper polarise la cellule et arrĂȘte complĂštement la libĂ©ration dâinsuline. Par consĂ©quent, la libĂ©ration de GABA des cellules bĂȘta fonctionne comme un auto-inhibiteur (autocrine), Ă©teignant la libĂ©ration dâinsuline. Si la libĂ©ration de GABA est dĂ©ficiente il y aura alors une fuite persistante de la libĂ©ration dâinsuline, qui Ă la longue, dĂ©sensibilisera les rĂ©cepteurs de lâinsuline sur des cellules diffĂ©renciĂ©es (Rappelant le diabĂšte de type 2) ces cellules pourront toutefois rĂ©pondre aux signaux cataboliques. Dans les cellules tumorales, la situation est trĂšs diffĂ©rente, puisquâelles rĂ©pondent Ă lâinsuline et au glucagon, elles adoptent alors un mĂ©tabolisme hybride, anabolique / catabolique. Lâexplication la plus simple est que contrairement aux cellules diffĂ©renciĂ©es soumises Ă un processus de dĂ©sensibilisation prolongĂ© de leurs rĂ©cepteurs dâinsuline ; les nouvelles cellules souches expriment de nouveaux rĂ©cepteurs dâinsuline, qui nâont pas Ă©tĂ© soumis Ă cette lente dĂ©sensibilisation; et puisque ces cellules sont Ă©galement pourvues de rĂ©cepteurs au glucagon ou Ă lâĂ©pinĂ©phrine de type Gs, elles auront un mĂ©tabolisme hybride anabolique / catabolique qui reconfigure les voies mĂ©tabolique (Figure 1) .
En outre, dans la mĂ©dullosurrĂ©nale, une dĂ©faillance de GABA stimulera la libĂ©ration de norĂ©pinephrine, qui inhibera la libĂ©ration de la somatostatine et renforcera lâaction de lâhormone de croissance et de lâIGF. Nous verrons que lâhormone de croissance stimule lâenzyme adipocyte triglycĂ©ride lipase (ATGL) et la production de Diacyl glycĂ©rol (DAG). Le glucagon stimule Ă©galement la libĂ©ration de cortisol, induisant la protĂ©olyse musculaire pour fournir des aminoacides aux synthĂšses protĂ©iques des cellules tumorales.Â
En somme
 Les trois hormones cataboliques sont opĂ©rationnelles, mobilisant des rĂ©serves de lâorganisme au profit de cellules mitotiques qui ont une rĂ©ponse mĂ©tabolique hybride-reconfigurĂ©e. Le mĂ©tabolisme du cancer serait alors la consĂ©quence dâune dĂ©faillance de GABA, supprimant un mĂ©canisme de contrĂŽle essentiel du pancrĂ©as endocrine. Surveiller cette fonction du pancrĂ©as endocrine dĂ©pendante du GABA, de sa synthĂšse et du cofacteur de lâenzyme de synthĂšse, la vitamine B6, pourraient jouer un rĂŽle dans la prĂ©vention du cancer. Corriger les consĂ©quences mĂ©taboliques de cette altĂ©ration du pancrĂ©as endocrine, pourrait Ă©galement aider lâapproche thĂ©rapeutique.Â
Lâexception musculaire
Il y a cependant une exception aux effets du glucagon, ou de lâĂ©pinephrine, dans les muscles striĂ©s.  Ici lâhormone catabolique ne dĂ©clenche aucune synthĂšse de glucose par neoglucogenesis, alors que la glycogĂ©nolyse et la protĂ©olyse sont activĂ©es. Le retour de lâactivitĂ© glycolytique et de la glycolyse oxydative, semblent ĂȘtre liĂ©s Ă la fonction mĂȘme des muscles striĂ©s, qui doivent ĂȘtre prĂȘts pour Ă©chapper par la fuite aux prĂ©dateurs. Comment fonctionne cette exception ?  Lors de la stimulation musculaire la dĂ©polarisation de la membrane gĂ©nĂšre un mouvement de charges le long des tubules de T jusquâaux rĂ©cepteurs de ryanodine des sacs de rĂ©ticulum endoplasmique ; ce qui entraine une libĂ©ration de calcium dans le cytosol, ce qui initie la contraction. La libĂ©ration de calcium active Ă©galement une phosphodiesterase qui hydrolyse le cAMP. La diminution de cAMP lĂšve son inhibition sur la synthĂšse du fructose 2-6 bis phosphate, qui est lâactivateur allostĂ©rique de la phosphofructokinase et de la glycolyse. La libĂ©ration de calcium dans le cytosol stimule
 également une phosphatase, la calcineurine PP2B, qui dĂ©phosphoryle un inhibiteur (Inhibiteur I1) de la phosphatase PP1. Lâactivation de PP1 pourrait alors activer dâautres phosphatases (des tyrosines phosphatases). Qui vont alors activer PK (forme M1) et la PDH et ouvrir la source glycolytique de lâ acĂ©tyl CoA Ă lâentrĂ©e du cycle Krebs. En outre, la myoglobine musculaire tirera lâoxygĂšne nĂ©cessaire pour oxyder le NADH, et dĂ©clencher la rĂ©action de condensation en citrate. Nous verrons que les cellules tumorales vont via le calcium intracellulaire activer la phosphodiesterase et lâhydrolyse de lâAMP cyclique dĂ©clenchant une augmentation de lâentrĂ©e du glucose et de la glycolyse mais que la PK (sa forme M2), reste bloquĂ© par phosphorylation sous forme dimĂ©rique. La PDH reste aussi fermĂ©e comme si in autre inhibiteur de PP1 avait annulĂ© lâeffet de la calcineurine, nous verrons que câest lâĂ©lĂ©vation de DAG qui active la protĂ©ine kinase C (PKC) et entraine la formation de lâinhibiteur CPI 17 qui ferme la fin de la glycolyse et la source glycolytique de lâacĂ©tyl CoA. Cet effet de DAG sur la PKC est comparable Ă lâaction carcinogĂšne des esters de phorbol via PKC.
SĂ©lection de la source dâacĂ©tyl-CoA
 Lâaction de lâinsuline active en aval de son rĂ©cepteur, une phospholipase qui produit de lâIP3 (Inositol3,4,5 Phosphate) et du Diacylglycerol (DAG). Lâaugmentation de IP3 va entrainer une libĂ©ration du calcium du rĂ©ticulum dans le cytosol qui active comme pour lâexception musculaire, une phosphodiesterase diminuant cAMP, ce calcium stimule aussi la calcineurine phosphatase, qui inactive lâinhibiteur de PP1. Les phosphatases PP1, PP2B, pourront alors dĂ©phosphoryler et activer PK et PDH et ouvrir la source glycolytique de lâacĂ©tyle CoA. Mais ici la libĂ©ration du calcium via IP3 est associĂ©e Ă la formation du diacylglycĂ©rol (DAG). Cette «augmentation mĂ©tabolique» du calcium, diffĂšre de lâaugmentation musculaire du calcium suscitĂ©e par lâactivitĂ© Ă©lectrique (sans produire DAG). Dans le cas de lâinsuline, le DAG formĂ© permettra de sĂ©lectionner la source de lâacĂ©tyl CoA. Une Ă©lĂ©vation de DAG, va stimuler la protĂ©ine Kinase C (PKC) qui induit la formation dâun autre inhibiteur (CPI-17) de la phosphatase PP1. Lâinhibition de PP1 (une phosphatase sĂ©rine) entraine lâinhibition dâautres tyrosine phosphatases, et va bloquer ainsi le lâactivation de PK et PDH par dĂ©phosphorylation, et fermer la source glycolytique de lâacĂ©tyl CoA. Câest alors la beta oxidation mitochondriale des acides gras qui devra fournir lâacĂ©tyl CoA. Dans cette situation, AMP est encore Ă©levĂ©, et active AMP kinase, qui est un inhibiteur de lâacĂ©tyl CoA carboxylase (ACC), et de la synthĂšse des acides gras ; en effet, le malonyl CoA qui nâest plus produit, est un inhibiteur du transporteur- carnitine des acides gras, puisquâil est au plus bas, la dĂ©gradation des acides gras en acĂ©tyl CoA est sera activĂ©e, ouvrant la source lipidique dâacĂ©tyl CoA. Mais lorsque lâeffet anabolisant de lâinsuline prend le dessus, lâACC est stimulĂ©e et formera du malonyl CoA, qui inhibera le transport des acides gras dans la mitochondrie et de leur dĂ©gradation par beta oxidation, ce qui fermera la source lipidique de lâacĂ©tyl CoA. La synthĂšse des acides gras, des lipides et membranes, prend le dessus. Lâactivation de PKC par DAG va ensuite stimuler une dĂ©saminase de lâAMP et la 5ânuclĂ©otidase, entrainant une diminution progressive de lâAMP. La stimulation de lâAMP kinase est stoppĂ©e ce qui lĂšve lâinhibition de lâACC, ouvrant alors la voie de synthĂšse pour les acides gras. Dans ce cas, le citrate quitte les mitochondries, redonne lâacĂ©tyl CoA dans le cytosol, via lâATP citrate lyase, puis le malonyle- CoA via lâACC, jusquâĂ lâenzyme de synthĂšse des acides gras (FAS). Le malonyl-CoA formĂ© par lâACC inhibera le transporteur Ă carnityl des dâacide gras de la mitochondrie, et fermera leur bĂȘta oxydation et la source dâacide gras pour lâacĂ©tyl CoA. Il sera donc nĂ©cessaire dâouvrir Ă nouveau la source glycolytique de lâacĂ©tyl CoA et de dĂ©phosphoryler PK et PDH. Câest vraisemblablement la diminution du DAG, consommĂ© pour former des triglycĂ©rides, qui annulera la stimulation de PKC par DAG, et la formation de CPI-17, lâinhibiteur PP1. Ceci va alors permettre la dĂ©phosphorylation de PDH et PK et ouvrir Ă nouveau la source glycolytique de lâacĂ©tyl CoA. Cette situation est sans doute en relation avec les travaux de Randal dĂ©crivant les interactions rĂ©ciproques entre le glucose et le mĂ©tabolisme des acides gras.
Dans les cellules tumorales qui synthĂ©tisent leurs acides gras et lipides et qui ont de ce fait bloquĂ© via le malonyl CoA, la dĂ©gradation des acides gras, il serait nĂ©cessaire dâouvrir la source glycolytique de lâacĂ©tyl CoA, mais cette derniĂšre Ă©tape nâest plus opĂ©rationnelle. Comme si les cellules tumorales ne parvenaient pas Ă faire baisser le taux de DAG, malgrĂ© sa conversion en triglycĂ©rides, comme sâil y avait une production accrue de DAG. Il est probable que câest lâhormone de croissance activĂ©e par la baisse de somatostatine du pancrĂ©as qui est Ă lâorigine de cette surproduction de DAG (discutĂ©e ci-dessus) car lâhormone de croissance stimule lâadipocyte triglycĂ©ride lipase productrice de DAG. Avec les 2 sources dâacĂ©tyl CoA (acide gras ou glycolytique) fermĂ©es, il ne reste plus Ă la cellule tumorale que les corps cĂ©toniques pour couvrir sa demande vitale en acĂ©tyl CoA mitochondrial. Ces corps cĂ©toniques sont produits dans le foie et autres tissus sĂ©lectivement sensibles aux hormones cataboliques et rĂ©sistants Ă lâinsuline, Ils vont ĂȘtre reconvertis par la cellule tumorale en acĂ©tyl CoA ; dans cette voie mĂ©tabolique lâenzyme succinyl CoA âacetoacetate- CoA transfĂ©rase (SCOT) joue un rĂŽle primordial, il conviendrait donc de lâinhiber.
La cĂ©togenĂšse et lâutilisation des corps cĂ©toniques.
Un hĂ©patocyte soumis Ă lâaction du glucagon, est reprĂ©sentĂ© figure 2, il produit du glucose et va synthĂ©tiser dans sa mitochondrie des corps cĂ©toniques. Les acides gras y sont transportĂ©s par le transporteur Ă carnitine, et vont y ĂȘtre dĂ©gradĂ©s par bĂȘta oxydation en acĂ©tyl CoA. Quatre enzymes sont impliquĂ©s : la thiolase ; lâhydoxy methyl glutaryl CoA synthĂ©tase ; lâhydroxymethyl glutarylCoA lyase et la beta hydrohybutyrate deshydrogĂ©nase. Elles vont aboutir au bĂȘta hydroxy butyrate, il dĂ©rive directement de lâacĂ©toacĂ©tate, il est la forme de transport des corps cĂ©toniques, vers dâautres tissus. La cellule tumorale figure 2, va incorporer le bĂȘta hydoxy butyrate oĂč il sera reconverti en acĂ©tyl CoA mitochondrial, par un chemin mettant en jeu 3 enzynes : Ă nouveau la beta hydroxybutyrate deshydrogĂ©nase ; puis la succinylCoA acetoacetyl, CoA transfĂ©rase (SCOT) et Ă nouveau la thiolase en sens inverse. On voit que câest SCOT qui est spĂ©cifique pour cette reconversion des corps cĂ©toniques en acĂ©tyl CoA, qui pourra alors alimenter la rĂ©action de condensation en citrate, qui dĂ©marre le cycle de Krebs de la cellule tumorale. Cet apport lui est capital puisque les autres sources dâacĂ©tyl CoA, glycolytiques ou Ă partir des acides gras sont fermĂ©es, comme nous lâavons expliquĂ©. Le citrate va ensuite quitter la mitochondrie pour alimenter la synthĂšse cytosolique des acides gras, lipides et cholestĂ©rol, nĂ©cessaires pour constituer les nouvelles membranes des cellules mitotiques. Le citrate sorti dans le cytosol sera lysĂ© par lâATP citrate lyase en acĂ©tyl CoA et OxaloacĂ©tate. LâacĂ©tyl CoA va alimenter la voie de synthĂšse des acides gras, alors que lâoxaloacĂ©tate va orienter les transaminations associĂ©es Ă lâapport dâamino acides, vers la production de pyruvate Ă partir dâalanine, et in fine de lactate. Lors de prĂ©cĂ©dents travaux nous avons suggĂ©rĂ© dâinhiber lâATP citrate lyase par lâhydroxycitrate, et ainsi la voie de synthĂšse des acides gras. Nous avons aussi pensĂ© que lâacide lipoique pourrait rĂ©activer la PDH dont il est le co-facteur, mais il est plus probable que ce rĂ©ducteur et produit de la PDH agit sur la rĂ©action de condensation en citrate, normalement inhibĂ©e par le NADH. En tout cas la combinaison hydroxycitrate et lâacide lipoique a Ă©tĂ© particuliĂšrement efficace sur des souris porteuses de cancer. La liste des produits publiĂ©s, pouvant agir sur le mĂ©tabolisme tumoral mĂ©riterait dâĂȘtre rĂ© Ă©valuĂ©e en trouvant des combinaisons encore plus efficaces.  Â
 Ici nous allons centrer le problĂšme sur lâutilisation des corps cĂ©toniques par la tumeur. En inhibant SCOT nous allons encore rĂ©duire la synthĂšse dâacĂ©tyl CoA mitochondrial, cet effet sera en amont de lâacide lipoique et de lâhydroxycitrate. Quels sont donc les inhibiteurs de SCOT ? La base de donnĂ©es BRENDA nous donne une liste de produits qui pourraient ĂȘtre trĂšs toxiques : dinitrophĂ©nylacĂ©tate, et autre produits nitrĂ©s, dĂ©rivĂ©s fluorĂ©s de lâacide succinique (2,2 difluorosuccinate) (7). On y trouver aussi lâacide succinique il est le produit de la rĂ©action enzymatique, mais aussi le desulfo CoA, desulfopanteteine, le 3-sulfopropanoate, citrate, N-acĂ©tylcysteamine, acetylimidazole et dâautre produits peu spĂ©cifiques. Les recherches de Picart et Jenks (8), sur le centre actif de lâenzyme SCOT et le complexe enzyme- substrat ont montrĂ© que lâacide acĂ©tohydroxamic pouvait bloquer la rĂ©action. Or il se trouve que lâacide acetohydroxamic est utilisĂ© en mĂ©decine sous forme de tablettes « lithostat » pour traiter des infections de la vessie par des bactĂ©ries productrice dâammoniac, et pouvant provoquer des calculs rĂ©naux. Son effet inhibiteur sur SCOT pourrait donc ĂȘtre utile et avoir des effets anti-cancer. Le salicylhydroxamic, semble avoir des effets similaires sur des infections urinaires. On sait aussi quâune catĂ©gorie dâinhibiteurs dâhistone desacĂ©tylase (HDAC) sont aussi des dĂ©rivĂ©s de lâacide hydroxamique citons le suberoylanilide hydroxamic acid SAHA ou la trichostayine A ou le vorinostat, ils pourraient alors bloquer SCOT expliquant les effets anti-cancer qui ont Ă©tĂ© observĂ©s mais attribuĂ©s au blocage de HDAC, voir par Pal et Saha (9).
Signalons enfin que le dichloroacetate antĂ©rieurement utilisĂ© pour bloquer les protĂ©ines kinases phosphorylant PK et PDH (10) et qui bloque les cellules tumorales, a aussi un effet inhibiteur sur lâutilisation des corps cĂ©toniques, en inhibant lâincorporation du bĂȘta hydroxybutyrate (11). On peut donc considĂ©rer que lâinhibition de SCOT et de lâutilisation des corps cĂ©toniques, privera les mitochondries des cellules tumorales en acĂ©tyl CoA , et comme les 2 autres sources (glycolytiques et bĂȘta oxidation) sont fermĂ©es, le flux de citrate vers les voies de synthĂšse lipidiques du cytosol sera ainsi rĂ©duit minimum. Cependant les cellules tumorales peuvent encore surmonter le problĂšme, car elles contiennent de lâacĂ©tyl CoA synthetase et de lâacetoacetyl CoA synthetase, pouvant alimenter la synthĂšse des acides gras et cholestĂ©rol. Â
RĂŽle des acetylCoA synthetase et acetoacetyl CoA synthetase des cellules tumorales.
Les cellules tumorales ont aussi acquis la possibilitĂ© dâutiliser directement lâacide acĂ©tique pour le convertir en acĂ©tyl CoA via lâacĂ©tyl CoA synthĂ©tase du cytosol, comme le ferait une terminaison neuromusculaire cholinergique, qui syntĂ©tisera ensuite de lâacĂ©tylcholine via la choline acĂ©tyltransfĂ©rase, alors que les synapses cholinergiques du systĂšme nerveux central utilisent prĂ©fĂ©rentiellement le pyruvate comme prĂ©curseur de la moitiĂ© acĂ©tyl de lâacĂ©tylcholine(12).
Afin dâĂ©viter que la cellule tumorale puisse rĂ©activer Ă partir de lâacĂ©tyl CoA synthĂ©tase cytosolique, la synthĂšse de lâacĂ©tyl CoA et alimenter ainsi la formation des acides gras et lipides membranaires (via lâacĂ©tyl CoA carboxylase ACC, et Fatty acid synthetase FAS), il conviendrait dâinhiber son acĂ©tyl CoA synthetase. Lâallicine est un inhibiteur utilisable (13), Ă©galement intĂ©ressant lâacide orotique (13bis) voir aussi des dĂ©rivĂ©s de la quinoxaline : 1-(2,3-di(thiophen-2-yl)quinoxalin-6-yl)-3-(2-methoxyethyl)urea, qui a manifestement des effets anti-cancer (14).
Pour ce qui est de lâacetoacetylCoA synthetase elle alimente la synthĂšse du cholestĂ©rol via hydroxy methyl glutarylCoA synthetase, puis une rĂ©ductase formant du mĂ©valonate, conduisant aprĂšs plusieurs Ă©tapes au cholestĂ©rol.Â
Le point commun entre lâacĂ©tyl CoA synthetase et lâacĂ©to acetyl CoA synthĂ©tase est que ces 2 enzymes fonctionnent en formant dâabord un intermĂ©diaire acyl â adĂ©nylate en prĂ©sence dâATP. Or ce type dâenzyme est inhibĂ© par des composĂ©s comme le sulfonyladĂ©nosine  (15) ; ou par des dĂ©rivĂ©s du Celecoxib ( AR12, AR14) quâil conviendrait dâessayer (16) .
Enfin, en aval de lâacĂ©tyl CoA carboxylase et du malonyl CoA qui ferme, comme on lâa vu, la dĂ©gradation mitochondriale des acides gras, un blocage de FAS (Fatty ac. Synthetase) maintiendra le malonyl CoA en amont, pour fermer la bĂȘta oxidation, tout en inhibant la synthĂšse des acides gras ; les inhibiteurs connus de FAS sont : cerulenin, C75, orlistat (17).
Enfin, en aval de lâacĂ©to acĂ©tyl CoA synthĂ©tase, sur la voie de synthĂšse du cholestĂ©rol, lâenzyme 3 hydroxy 3 mĂ©thyl glutaryl CoA synthĂ©tase est classiquement inhibĂ©e par les statines ( simvastatinou autre).
Lâapproche qui a Ă©tĂ© dĂ©crite ici, a pour but dâempĂȘcher le dĂ©veloppement de la tumeur en fermant sont unique source dâacĂ©tyl CoA mitochondriale : la cĂ©tolyse via SCOT ; lâinhibition de cet enzyme par lâacide acetohydroxamic ou ses dĂ©rivĂ©s sera testĂ©e. La synthĂšse des acides gras, pourra ĂȘtre Ă©galement inhibĂ©e en aval de lâacĂ©tyl CoA carboxylase (ACC), par des inhibiteurs de FAS. On rĂ©duira lâentrĂ©e dâacĂ©tyl CoA et acĂ©toacetyl CoA cytosolique (inhibition des acyl synthĂ©tases) et de la synthĂšse du cholestĂ©rol, ce qui devrait empĂȘcher la formation des membranes des cellules tumorales.
Une autre approche possible, thĂ©rapeutique, ou prĂ©ventive, pourrait ĂȘtre la rĂ©activation des voies mĂ©taboliques bloquĂ©es dans les cellules tumorales (voir 18, 19) ou de contrĂŽler les altĂ©rations hormonales (rĂ©gulation GABA du pancrĂ©as), qui font que des cellules souches ont reprogrammĂ© leur mĂ©tabolisme Ă leur avantage, et cessent de se diffĂ©rencier, formant une tumeur dans lâorgane quâelles devaient rĂ©parer. Â
Summary
 Tumor cell display hybrid metabolic features: some enzymes seem phosphorylated, following catabolic hormonal actions, mediated by Gs coupled receptors, while others adopt a configuration found in anabolism, mediated by tyrosine kinase receptors stimulated by insulin. Consequently, tumor cells rewire their metabolic pathways; gain a selective advantage over differentiated cells, which respond preferentially to catabolic hormones, depleting their stores for the benefit of tumor cells. The pancreatic GABA selection switch between anabolism and catabolism explains the process, a failure of GABA leads to the dual release of catabolic and anabolic hormones, and to a progressive desensitization of insulin receptors in differentiated cells. New stem cells with non-desensitized insulin receptors respond to dual anabolic and catabolic signals and rewire their metabolism in a cancer mode.
Since these mitotic cells synthesize fatty acids, there is an automatic blockade of their degradation and closure of this source of acetyl CoA, since pyruvate kinase M2 and pyruvate dehydrogenase are also inhibited, the glycolytic source acetyl CoA is also closed. Tumors will survive by converting in their mitochondria; ketone bodies into acetyl CoA, inhibiting this conversion would kill them, or force them to normalize their metabolism.
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Légendes
 Figure 1. ConsĂ©quences mĂ©taboliques dâun dĂ©ficit de la libĂ©ration de GABA par les cellules bĂȘta du pancrĂ©as Â
      Si les cellules bĂȘta de Langerhans, libĂšrent lâinsuline sans parvenir Ă libĂ©rer suffisamment de GABA, elles ne pourront plus bloquer les libĂ©rations de glucagon ou de somatostatine, Ă partir des cellules alpha et delta du pancrĂ©as (seules les cellules alpha sont reprĂ©sentĂ©es). Cette action inhibitrice du GABA est assurĂ©e par des rĂ©cepteurs ionotorpiques de type GABA A. Les cellules alpha, qui ne sont plus inhibĂ©es, vont alors libĂ©rer du glucagon, simultanĂ©ment Ă la libĂ©ration de lâinsuline par les cellules BĂȘta. En outre, le dĂ©ficit en GABA nâactivera plus des autorĂ©cepteurs mĂ©tabotropiques de type GABA B sur la cellule bĂȘta, ces rĂ©cepteurs permettent dâarrĂȘter la libĂ©ration dâinsuline pour terminer son action. La fuite, chronique dâinsuline entrainera avec le temps, une dĂ©sensibilisation des rĂ©cepteurs de lâinsuline des cellules diffĂ©renciĂ©es. Ces cellules auront une rĂ©ponse essentiellement catabolique mobilisant leurs rĂ©serves. Par contre de nouvelles cellules souches dont les rĂ©cepteurs Ă lâinsuline nâont pas Ă©tĂ© soumis au processus de dĂ©sensibilisation, auront une rĂ©ponse double anabolique/catabolique induite par lâinsuline et le glucagon libĂ©rĂ©s simultanĂ©ment en raison du dĂ©ficit en GABA ; ces cellules rebrancheront autrement leur mĂ©tabolisme, tel quâil est observĂ© dans le cancer.
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Figure 2. CétogenÚse hépatique des corps cétoniques et cétolyse dans les cellules tumorales.
Nous avons reprĂ©sentĂ© la bĂȘta oxydation, dans un hĂ©patocyte (Ă gauche), les acides gras sont transportĂ©s dans la mitochondrie via le transporteur Ă carnitine, et produiront de lâacĂ©tyl CoA intra mitochondrial. La cĂ©togenĂšse est ensuite assurĂ©e par quatre enzymes indiquĂ©s sur la figure, ils formeront le BĂȘta hydroxy butyrate, la forme transport de lâacĂ©toacetate, celui-ci est aussi dĂ©gradĂ© en acĂ©tone et CO2 (non reprĂ©sentĂ©). Le BĂ©ta hydroxy butyrate libĂ©rĂ©, va ĂȘtre transportĂ© dans la cellule tumorale, qui est reprĂ©sentĂ©e Ă droite. Il pĂ©nĂštre dans sa mitochondrie oĂč trois enzymes vont assurer la cĂ©tolyse, aboutissant Ă de lâacetyl CoA, seule la succinyl CoA acetoacetate- CoA transferase (SCOT) est spĂ©cifique de la cĂ©tolyse. On voit que les autres sources dâacĂ©tyl CoA: glycolytique (via Pyruvate kinase et Pyruvate deshydrogĂ©nase) ou Ă partir des acides gras par bĂȘta oxydation sont fermĂ©es, dans les cellules tumorales. Ainsi seuls les corps cĂ©toniques via SCOT formeront de lâacetyl CoA pour alimenter le cycle de Krebs de la cellule tumorale. La rĂ©action de condensation en citrate y est particuliĂšrement active, le citrate va ensuite quitter la mitochondrie et alimenter la lipogenĂšse, indispensable pour faire les membranes des cellules tumorales mitotiques. Le blocage de SCOT de lâefflux de citrate vers le cytosol et de LâATP citrate lyase, va freiner le dĂ©veloppement tumoral. Dans Le cytosol nous indiquons que la cellule tumorale peut utiliser lâacĂ©tate et lâacĂ©toacetate pour alimenter les voies de synthĂšse lipidiques, ces synthĂ©tases pourront aussi ĂȘtre inhibĂ©es. La dĂ©pendance de a cellule tumorale pour les corps cĂ©tonique, la rend vulnĂ©rable Ă lâinhibition de SCOT, ou elle pourrait ĂȘtre contrainte de normaliser son mĂ©tabolisme.
    Figure 1
Figure 2
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Addendum et incertitudes.
à propos du régime cétogÚne et cancer.
Dans une publication récente, RG. Klement (Journal of traditional and Complementary Medicine
9 (2019) : 182-200) retrace lâhistorique du rĂ©gime cĂ©togĂšne dans le Cancer. On y trouve quelques observations indiquant des effets positifs sur certains cancers ; mais de nombreuse publications montrent une aggravation due aux corps cĂ©toniques (Martinez âOutschoorn et.al Cell cycle 2012 11 :21,3964-3971). Ce que fait remarquer Klement dans son article câest que la premiĂšre utilisation de ce rĂ©gime dans le cancer est attribuable au Dr Wilhelm BrĂŒnings 1941. Ce mĂ©decin connaissait les travaux de Warburg sur lâutilisation du glucose par la tumeur avec production de lactate mĂȘme sous oxygĂšne. BrĂŒning a alors pensĂ© quâil fallait priver la tumeur de glucose en provoquant une hypoglycĂ©mie, pour cela il a utilisĂ© lâinsuline, associĂ©e Ă rĂ©gime pauvre en sucre et riche en corps gras, le rĂ©gime cĂ©togĂšne. Une observation initiale sur un patient diabĂ©tique portant une tumeur maxillaire fut positive, la tumeur avait rĂ©gresse sous forme dâune masse gĂ©latineuse comme il le constate lors de son ablation chirurgicale. Mais les Ă©tudes qui suivirent ont donnĂ© des rĂ©sultats dĂ©cevants aprĂšs un dĂ©but encourageant avec une stabilisation ou rĂ©gression partielles des tumeurs durant les 2 premiĂšres semaines, un rebond dans les 2 ou 3 mois suivants fut dĂ©cevant De nombreuses publications ont depuis montrĂ© une aggravation tumorale attribuĂ©e aux corps cĂ©toniques (Martinez âOutschoorn et.al Cell cycle 2012 11 :21,3964-3971) .
A notre avis, le rĂ©gime cĂ©togĂšne nâest pas une bonne idĂ©e, si lâon considĂšre que les corps cĂ©toniques sont lâunique source dâAcĂ©tyl CoA mitochondrial pour les cellules tumorales, et quâils assureront alors leur dĂ©veloppement. Il faut aussi remarquer que le rĂ©gime cĂ©togĂšne nâest donnĂ© que pour remplacer, dâun point de vue alimentaire, le manque de sucre liĂ© au traitement hypoglycĂ©mie par de lâinsuline, dont lâobjectif Ă©tait de rĂ©duire lâapport de glucose Ă la tumeur.Â
Chez un DiabĂ©tique de type I le manque dâinsuline, Ă©lĂšve le glucose sanguin et provoque une Ă©lĂ©vation des corps cĂ©toniques. Or la cĂ©togenĂšse est en gĂ©nĂ©ral provoquĂ©e par lâaction du glucagon, la baisse dâinsuline chez le diabĂ©tique pourrait lever lâeffet inhibiteur de lâinsuline sur la sĂ©crĂ©tion du glucagon, qui va alors ĂȘtre libĂ©rĂ© et dĂ©clencher la synthĂšse des corps cĂ©toniques et une production de glucose aggravant lâhyperglycĂ©mie due au dĂ©ficit dâinsuline.
A lâinverse, si lâon injecte de lâinsuline Ă un sujet sain, on provoquera une hypoglycĂ©mie, mais aussi une inhibition par lâinsuline, de la libĂ©ration de glucagon, qui ne formera ni glucose pour compenser lâhypoglycĂ©mie insulinique, ni corps cĂ©toniques. Au contraire, lâhypoglycĂ©mie du jeĂ»ne, non insulinique, agira directement ou indirectement sur la cellule alpha, pour dĂ©clencher une libĂ©ration de glucagon induisant la production de glucose et la cĂ©togenĂšse.
Revenons au Cancer et Ă lâinjection dâinsuline, elle provoquera une hypoglycĂ©mie avec inhibition de la libĂ©ration de glucagon, ce blocage du glucagon ne corrigera pas lâhypoglycĂ©mie provoquĂ©e par lâinsuline, et ne produira pas des corps cĂ©toniques, les injections dâinsuline seule, devraient alors bloquer le dĂ©veloppement de la tumeur ; privĂ©e de corps cĂ©toniques et de glucose. Câest bien ce qui a Ă©tĂ© observĂ© par Koroljow1962 (CitĂ© dans lâarticle de Klement 2019). Mais si lâon rajoute Ă lâhypoglycĂ©mie insulinique le rĂ©gime cĂ©togĂšne, il y aura ambiguĂŻtĂ© des rĂ©sultats, et reprise du dĂ©veloppement tumoral, puisque la tumeur est dĂ©pendante, comme nous lâavons vu, de cette seule source dâAcĂ©tyl CoA mitochondrial. Câest probablement lâhypoglycĂ©mie qui amĂ©liore lâĂ©volution de certains cancers, mais lorsque lâon utilise lâinsuline pour la provoquer, on court aussi le risque dâinduire sur sa voie de signalisation une Ă©lĂ©vation de protĂ©ines qui Ă chacune des Ă©tapes sont les principaux oncogĂšnes cellulaires. Baisser la glycĂ©mie autrement que par lâinsuline (elle active les mitoses et les oncogĂšnes cellulaires), mais en en inhibant la libĂ©ration de glucagon, pour ne pas produire les corps cĂ©toniques indispensables pour la tumeur, pourrait avoir un effet anti-tumoral, mais comment faire ?Â
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